L’exposition sur Elisabeth Vigée Le Brun au Grand Palais à Paris cet hiver m’a permis de découvrir l’oeuvre de cette artiste que je connaissais surtout par ses portraits de Marie-Antoinette.
Autoportrait « au ruban cerise » vers 1782 (Cliquez sur les images pour les agrandir)
Cette femme a une histoire digne d’un roman. Fille d’un artiste pastelliste, elle commence très jeune à dessiner. De portrait en portrait, elle est recommandée à la reine Marie-Antoinette dont elle devient la peintre officielle.
Marie-Antoinette en chemise vers 1783. Ce tableau a été critiqué parce que la reine est représentée en tenue d’intérieur (un peu comme si elle portait une chemise de nuit).
Marie-Joséphine Louise de Savoie, comtesse de Provence et belle-soeur de Louis XVI (elle aussi en chemise) en 1782
A la Révolution Française, il ne fait pas bon être proche de Marie-Antoinette. Elle fuit la France avec sa fille et voyage partout en Europe. Sa renommée et son tempérament sociable l’aident à s’intégrer dans les différentes cours d’Europe. Indépendante financièrement, elle gagne sa vie en portraiturant la haute société et les célébrités du temps. J’ai retrouvé dans ses tableaux des personnages rencontrés dans les livres d’histoire.
Vigée Le Brun dévoile le caractère de ses modèle en jouant sur les poses, les fonds, elle représente certains personnages avec une rose, un livre ou une partition. Mais ses tableaux gardent en commun une certaine douceur.
Isabella Teoto chi Marini en 1792. Ce tableau était destiné à Dominique Vivant Denon, l’amoureux d’Isabella.
La princesse Karoline Felicitas Engelberte von und zu Liechtenstein en 1793
A l’époque le portrait remplace la photographie. Il sert aussi à se faire connaître et à se montrer à son avantage. Et Elisabeth Vigée Le Brun a l’art de photoshoper d’embellir ses modèles.
En plus des portraits, Elisabeth Vigée Le Brun a peint de nombreux tableaux de familles et portraits d’enfants.
Jeanne Julie Louise Le Brun se regardant dans un miroir en 1787. Sur ce tableau Vigée Le Brun a représenté sa fille Julie dont elle était très proche
Alexandrine Emilie Brongniart en 1788 (Si son nom vous dit quelque chose, c’est sans doute parce son père Alexandre Brongniart a été l’architecte de la Bourse de Paris)
Ce qui est intéressant aussi est l’évolution des coiffures et des tenues au fur et à mesure que les modes changent comme entre les deux tableaux suivants qui ont 30 ans d’écart.
La comtesse de la Châtre vers 1789
Tatiana Borssovna Potemkina vers 1820
Elisabeth Vigée Le Brun aurait aimé être peintre d’histoire, la catégorie la plus prestigieuse à l’époque, et peindre des scènes historiques et mythologiques mais la morale interdisait aux femmes de peindre des hommes nus. Ca ne l’empêchera pas de peindre des peintures inspirées de la mythologie comme cette bacchante qui a les traits de Lady Hamilton.
Lady Hamilton en bacchante dansant devant le Vésuve en 1792
Elisabeth Vigée Le Brun est autorisée à revenir en France sous Napoléon. Elle continuera à peindre des portraits et aussi à dessiner des paysages au pastel juqu’à un âge avancé.
Pour en savoir plus :
* Le site de l’exposition du Grand Palais
* L’exposition Vigée Le Brun est encore visible au Musée des Beaux Arts d’Ottawa au Canada jusqu’au 11 septembre 2016
* « Le fabuleux destin d’Elisabeth Vigée Le Brun, peintre de Marie-Antoinette », un documentaire d’Arte